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AccueilVous êtes ?Questions éthiques : Arrêter ou continuer?

Vous trouverez ci-dessous plusieurs situations issues du quotidien professionnel de l’orthophoniste. Ces situations génèrent des questionnements auxquels tous les orthophonistes peuvent être confrontés. La réflexion éthique peut être un guide.

Les membres de la commission éthique de la FNO vous proposent pour chaque cas une mise en situation, la présentation du dilemme, les questions qui se posent ainsi que la conduite d’un raisonnement éthique quelques propositions éventuelles.

Bonne lecture !

Arrêter ou continuer?

Max a 7 ans. Il bénéficie d’une prise en soins orthophoniques depuis la grande section maternelle. Il présentait alors un retard de parole modéré associé à une mauvaise maîtrise du graphisme et à des difficultés attentionnelles.

Il est suivi en psychomotricité pour ses problèmes de graphisme. Max a fait des progrès très significatifs en langage et l’orthophoniste préconise l’arrêt des séances. Max est réticent et sa mère est inquiète, préférant la poursuite de la prise en soins en prenant comme critère que le frère aîné a eu besoin de poursuivre la prise en soins pour des difficultés avérées en langage.

 

Dilemme

Comment décider ? qui doit être le décideur ? est-ce qu’il faut continuer les séances pour répondre aux inquiétudes de la mère et de Max ? par prudence ?

Questions

Quels pourraient être les critères de décision : les résultats aux tests et la réalité des progrès ? le ressenti que l’on prend en compte ? la nécessité de trouver des places pour d’autres patients en attente ? Quelle est l’autonomie de Max ? Y-a-t-il une problématique familiale ? Quelle est la position du psychomotricien ?

Éthique

Importance de l’échange des points de vue entre l’orthophoniste, Max et ses parents (inclure l’autre parent). Il est important que les parents puissent parler des difficultés du frère aîné pour les distinguer de celles de Max et pour que l’orthophoniste puisse comprendre la situation. On doit tenir compte de l’avis de Max qui ne se sent pas assez autonome.

L’orthophoniste, Max et sa mère doivent chacun donner les arguments qui justifient leur position. Il s’agit de DÉCISION PARTAGÉE. Ce dialogue donnera place à l’écoute de la parole de chacun puis permettra d’informer sur les capacités de Max et sur sa possibilité d’autonomie. Il sera alors possible d’envisager le long cours (contact si des problèmes surgissent, possibilité de RDV ponctuels, lien et coordination avec les professionnels.). Nous recherchons l’autonomie de la personne dans sa vie. Par ailleurs le patient peut décider de ses soins, à condition d’être bien informé. (INFORMATION CLAIRE, LOYALE ET APPROPRIÉE) On peut évoquer le PRINCIPE DE BIENFAISANCE : on respecte le patient, mais comme il y a dissensus, cela demande un dialogue afin que la décision soit partagée, quitte à laisser du temps et à ne pas abandonner la personne (la revoir à distance, par exemple)

Quelques propositions éventuelles

Proposer de se mettre en lien avec le psychomotricien pour bien coordonner les suivis (les informations entre les deux professionnels tenus au secret professionnel peuvent être partagées en ayant l’accord de Max et de sa mère).   Prise en soin plus espacée, séances d’accompagnement, intégration à un programme d’éducation thérapeutique du patient, pour que Max se sente autonome et en confiance.