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AccueilVous êtes ?Questions éthiques : Pouvoir de décision/ responsabilité

Pouvoir de décision/ responsabilité

Adèle 6 ans, présente un trouble du langage oral pour lequel elle a eu un suivi orthophonique en grande section de maternelle.

Sa mère ne l’emmène pas régulièrement et a un jour interrompu le suivi en ayant « oublié » de régler les séances.

Malgré un rappel par courrier, elle n’a pas payé ce qu’elle devait. Lorsqu’Adèle est au CP, 3 mois après la rentrée, la maman appelle pour reprendre les séances car l’école a signalé des difficultés dans l’apprentissage de la lecture. L’école a préconisé une consultation en centre référent.

Dilemme

Va-t-on reprendre cette enfant en rééducation ? Si oui, dans quel délai ? avant d’autres demandes ? selon quelles modalités ?

Questions

Comment communiquer avec l’école ? Comment se positionner vis-à-vis de la consultation en centre référent ? comment demander à la maman la somme due ? est-ce un cas prioritaire (reprise d’une rééducation d’un patient déjà suivi auparavant) ? faut-il imposer des conditions (paiement des séances dues, consultation préalable au centre référent ?)

Éthique

Quelles sont les valeurs de la famille ? de l’orthophoniste ? (Base du questionnement éthique). Il faut les confronter lors d’un échange pour mettre en évidence un désaccord éventuel qui peut mettre en cause l’alliance thérapeutique. Nous devons considérer l’avenir de cette enfant. Nous avons une obligation de continuité de soins, mais dans ce cas c’est la famille qui a interrompu les soins. Le PRINICPE DE BIENFAISANCE va dans le sens d’une reprise du traitement orthophonique de cette enfant car il pourrait y avoir risque si on ne la prend pas en soin. Comment être équitable vis-à-vis des autres patients ? et non discriminant vis-à-vis d’Adèle malgré les conditions (lien de confiance rompu). Il ne faut pas non plus exclure le principe de bienfaisance du thérapeute envers lui-même.

Le dialogue va permettre de voir quelles sont les valeurs de la famille et si elles peuvent être compatibles avec une reprise des séances sans absentéisme récurrent. Si cela semble possible, il faut poser un cadre avec des règles de fonctionnement qui sont les mêmes pour tous les patients selon le principe d’équité (fréquence des séances, prévenir si impossibilité, paiement régulier à chaque séance si nécessaire…) On peut responsabiliser Adèle et sa famille en expliquant ce qu’est le soin orthophonique et donc la nécessité de régularité, et du cadre posé. Le dialogue est indispensable pour construire l’alliance thérapeutique.

Quelques propositions

Impliquer la famille et Adèle dans le soin pour que la rééducation ait du sens, que les règles de fonctionnement soient respectées afin de pouvoir se consacrer pleinement au soin.  Créer du lien entre l’école, la famille, Adèle et l’orthophoniste.