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AccueilPresseOrthophonie : la presse en parleLe masque peut-il nuire aux apprentissages en classe ?

Le masque peut-il nuire aux apprentissages en classe ?

 

Article publié le 10 février 2021 sur Télérama.fr

« Fatigue et difficultés à se faire comprendre pour les enseignants, attention en berne et peur de la prise de parole pour les élèves… Le port du masque peut parfois compliquer l’instruction, explique Nathalie Scarsi-Bounine, orthophoniste.

Le port du masque obligatoire à l’école pour les élèves dès l’âge de 6 ans questionne certains parents et enseignants : cette situation, qui se prolonge depuis le 2 novembre dernier, pourrait-elle entraîner des difficultés d’apprentissage ?

Nous avons posé la question à une spécialiste, Nathalie Scarsi-Bounine, orthophoniste et membre de la commission Promotion de la santé de la Fédération nationale des orthophonistes. »

Quelles conséquences a le port du masque sur la parole ?

Les adultes, et donc les professeurs, ont tendance à faire des phrases raccourcies pour aller à l’essentiel et à ralentir leur débit pour être mieux compris. Mais les conséquences sont aussi qualitatives. Le masque chirurgical atténue le niveau sonore de 5 décibels quand le voix conversationnelle s’élève généralement entre 55 et 65 décibels. Ce à quoi il faut ajouter une perte supplémentaire de 20 décibels avec une visière en plastique. Les masques en tissu, plus épais, atténuent également la voix d’autant. L’enseignant devra donc parler plus fort pour compenser cette perte sonore, ce qui le fatiguera davantage.

Quelles répercussions sur la compréhension des enfants ?

La baisse du niveau sonore rend plus difficile la différenciation des sons proches sur le plan auditif, comme [pa] et [ta] par exemple. Le masque amenuise aussi l’énergie dans les fréquences du son au-dessus de 2000 hertz, ce qui fait que l’on comprend moins bien les sons aigus. Le masque, en couvrant la moitié du visage, ne permet pas non plus la lecture labiale, sur les lèvres. Or sans elle, l’enfant ne peut pas voir que l’on prononce la lettre “p” la bouche fermée et que le “t” laisse entrevoir les dents. Il ne peut pas non plus différencier les consonnes sourdes, qui n’ont pas de vibration laryngée, et qui se ressemblent comme [ch], [f] ou [s]. Mais tout de même, notons qu’un enfant qui ne connaît pas de troubles particuliers peut tout à fait se passer de cette lecture labiale pour apprendre à bien parler ou à entrer dans le langage écrit.

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